Il nous est tous arrivé des périodes de nos vies où nous avions un sommeil agité, où nous oubliions des petites choses, où nous étions irritables ou de mauvaise humeur, où nous avions le sentiment d’être dépassés ou laissés à nous-mêmes. Ce sont les effets du stress.
La vie moderne est source de nombreuses causes de stress, car elle nous prive de nombreuses composantes essentielles. Nous manquons de calme (beaucoup de bruit, d’agitation, de stimulations sonores ou visuelles, incessantes ou agressives…) de lenteur (toutes ces injonctions à aller vite, ne pas perdre de temps, répondre rapidement aux demandes…), de continuité (notre stabilité émotionnelle est mise à mal par de multiples interruptions : appels téléphoniques, SMS, e-mails, tweets, facebook, etc…).
En soi le stress peut être une bonne chose.
En effet, il nous fournit une énergie supplémentaire, davantage de concentration, qui peuvent être bien utiles pour faire face à un événement spécifique.
Le stress agit sur l’hypothalamus, et crée une série d’interactions entre des glandes endocrines du cerveau et les reins, qui contrôlent les réactions de notre corps au stress.
Lorsque le cerveau détecte un élément de stress, une partie de l’hypothalamus est immédiatement activée, qui produit une hormone, la cortisone, qui prépare notre corps à l’action (stoppe la digestion, augmente le rythme cardiaque et la pression sanguine…)
Le stress chronique est redoutable pour la santé
Mais le stress continu, tel qu’on le rencontre lorsqu’on a trop de travail par exemple, ou lorsqu’on est face à une situation sans issue, ou confronté à des disputes quotidiennes à la maison, va avoir un impact négatif sur notre corps. Notamment, il opère des changements dans notre cerveau. Il affecte sa taille, sa structure et son fonctionnement.
La cortisone, à hauts niveaux et sur une longue durée, va mettre le chaos dans votre cerveau.
Par exemple, le stress chronique va activer de nombreuses connections cérébrales de la partie du cerveau appelée l’amygdale, qui est impliquée dans le ressenti des émotions. C’est notamment la zone de la peur.
Quand le niveau de cortisone augmente, des signaux électriques dans l’hippocampe (consacré aux capacités d’apprentissage, de mémoire et de contrôle du stress) le détériorent. L’hippocampe réagit alors à son tour sur l’hypothalamus et l’affaiblit, réduisant sa capacité à gérer le stress.
Ce n’est pas tout. La cortisone va aussi provoquer une réduction de la taille de votre cerveau. Il y aura donc une perte de liaisons synaptiques entre les neurones, et la réduction du cortex préfrontal (une partie du cerveau qui régule des comportement comme la concentration, la prise de décisions, les jugements, les interactions sociales).
La cortisone va aussi réduire la neuroplasticité de l’hippocampe, c’est à dire sa capacité à générer de nouvelles cellules et de nouvelles connexions neuronales. Cela signifie tout simplement que le stress chronique va rendre l’apprentissage et la mémorisation plus difficiles.
Le stress chronique met en place les conditions pour l’apparition de difficultés mentales plus profondes, telles que la dépression ou la maladie d’Alzheimer.
Il a aussi été montré que les effets du stress peuvent affecter directement l’ADN du cerveau. Des expériences menées en laboratoire sur des rats ont montré que la sensibilité au stress liée aux soins apportés par la mère (ou non) à sa progéniture se reproduisait sur les générations suivantes. Il s’agit donc d’une modification épigénétique, sans qu’il y ait eu de manipulation génétique extérieure.
Et toutes ces carences et ces phénomènes chimiques et électriques du cerveau, entraînent des troubles de comportement : problèmes attentionnels (l’attention est dispersée, instable, moins large, elle se focalise sur les problèmes potentiels…), des troubles émotionnels (les émotions négatives prennent le dessus) et des troubles du contrôle des impulsions (on tend à trop manger, trop fumer, trop boire, trop s’énerver, etc.).
De nombreuses solutions pour réduire l’impact du stress sur la santé
Parmi ces solutions, l’exercice et la méditation ont démontré leur efficacité et leur impact positif sur le cerveau. L’imagerie médicale a mis en évidence les transformations fonctionnelles et anatomiques à l’œuvre dans de nombres zones cérébrales (cortex préfrontal, corps calleux, insula…).
La respiration et la pleine conscience en sont des composantes essentielles.
Ces deux solutions diminuent le stress, augmentent la taille de l’hippocampe, provoquant une amélioration de la mémoire.
Méditer aide à muscler nos capacités à rester concentré et attentif, facilite les émotions positives et régule les émotions négatives, aide à moins céder aux tentations (consommation d’alcool, de nourriture, d’écrans…).
Au delà de la gestion du stress, d’autres bienfaits ont aussi été observés dans des domaines comme le contrôle de la douleur, la capacité à s’adapter à de nouvelles situations imprévues, l’amélioration de la mémoire à court terme, le renforcement de l’immunité, la diminution de l’inflammation…
Alors, ne vous sentez pas vaincu par la pression qu’apporte la vie quotidienne.
Prenez le contrôle de votre stress avant qu’il ne prenne le contrôle de vous-même !
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